2014


Bruno Blanckeman, Tiphaine Samoyault, Dominique Viart & Pierre Bayard
Pour Éric Chevillard
Paris, Les Éditions de Minuit, 2014.

« Puisque Éric Chevillard s’obstine au fil de ses livres, à coups de raisonnements absurdes, de refus des conventions narratives et d’invention de formes aberrantes, à construire une œuvre qui ne ressemble à aucune autre, peut-être est-il temps pour les critiques de s’intéresser à ce cas singulier de folie littéraire et d’étudier ses textes. »

Pierre Bayard


2013


Marc Dambre (dir.)
Roman 20-50, n°56,
Villeneuve d'Ascq, Presses du Septentrion, décembre 2013.

« Jacques Perret, le Caporal épinglé, Bande à part, Histoires sous le vent et autres nouvelles, avec des inédits »

Avec les contributions de Marc Dambre, Catherine Douzou, François-Jean Authier, Alain Schaffner.


Patrice Bougon (dir.)
Europe, n°1015-1016, novembre-décembre 2013.

« Dossier Henri Thomas »

Avec les contributions de Max Alahu, Pierre lecoeur, Marion Spaier, Patrice Bougon, Luc Autret, Salim Jay, Jorge de Souza. Dossier accompagné de plusieurs textes introuvables de Henri Thomas.


Marie-Hélène Boblet (dir.)
Chances du roman, charmes du mythe. Versions et subversions du mythe dans la fiction francophone depuis 1950
Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2013.

Après les traumatismes historiques du milieu du XXe siècle et la fin des grands récits de légitimation, des figures et des structures léguées par diverses mythologies aident les romanciers à retrouver le goût du genre, la voie de la fiction, le jeu de la question et de la réponse. À quelle fréquence, à quelle fin des récits aussi différents que ceux de Vialatte, Perec, Roubaud, Le Clézio, Tournier, Claude Louis-Combet, Henry Bauchau ou Sylvie Germain se ressaisissent-ils d’une matière collective archaïque, dans un exercice d’imagination œuvrante ? Ces questions seront abordées à la lumière d’œuvres singulières qui, de manière ludique ou tactique, usent de la mémoire et de la « raison » du mythe. Grâce à leur complexité, à leur équivocité, elles peuvent en exercer le mandat heuristique et se parer de son charme poétique.
C’est la chance du roman : à la fois explorer l’énigme, creuser la profondeur du Sacré, affronter le Minotaure et, selon le mot de Pierre-Jean Jouve, « jeter un charme sur le monstre ».


Cécile de Bary (dir.)
Itinéraires. Littérature, textes, cultures. n°2013-1, "La Fiction aujourd'hui", Paris, L'Harmattan, 2013.

Depuis les années 1980, il est devenu possible d’envisager une transitivité de l’écriture et, par là, les univers imaginaires produits par l’écriture fictionnelle, ainsi que le pacte qui fonde leur existence. La question de la fiction est donc devenue une question théorique importante. En même temps, les écrivains ont pu assumer leurs inventions fictionnelles, sans pour autant oublier les acquis critiques de la période antérieure.
Aujourd’hui, quel bilan peut-on faire de ces pratiques ? Quelles innovations proposent les auteurs ? Le numéro aborde des genres comme l’autofiction et la biofiction. Il montre comment le surnaturel, l’historique ou plus largement le réel peuvent intervenir dans les fictions et comment opèrent certaines formes de distanciation. Il étudie les leurres et les jeux fictionnels actuels, à travers notamment la catégorie du romanesque. Il tente de construire une relation dynamique entre théorie et critique littéraire.

[Lire le compte rendu d'Anaïs Oléron pour le site Fabula]


Pierre-Marc de Biasi, Agnès Castiglione & Dominique Viart (dir.)
Pierre Michon. La lettre et son ombre. Actes du colloque de Cerisy-la-Salle, Paris, Gallimard, "Les Cahiers de la N.R.F.", 2013.

[télécharger la plaquette]

L’œuvre de Pierre Michon n’est-elle pas déjà celle d’un classique ? La question émerge à un tournant historique : à un moment où les textes de Michon atteignent de nouveaux cercles de lecteurs et où son écriture elle-même pourrait, à cette occasion, chercher à se construire de nouveaux défis. Certains textes comme La Grande Beune, ou Les Onze, ne vont-ils pas connaître une seconde floraison ? Le charme et le démon de l’inachevé traversent l’écriture de Pierre Michon comme un label de l’inimitable et la promesse d’une perpétuelle continuation.
La chance nous est donnée par l’écrivain lui-même de chercher à comprendre cette aventure à l’état naissant : dans l’épaisseur sauvage de ses carnets de travail, à même la genèse du texte tel qu’il est en train de s’inventer, avec la chance exceptionnelle de pouvoir interroger son créateur. Ce sera, pour la lecture de l’œuvre, l’une des grandes nouveautés de ce colloque et des recherches à venir. Que va-t-on trouver à travers ces traces de la création ? Un formidable chantier intellectuel, une profusion de matériaux imaginaires et quelques aperçus inédits sur l’art de l’écrivain... mais surtout une énergie, une logique, une « percolation » qui constituent la signature inimitable d’une écriture. Comment la qualifier ? Comment résumer la singularité paradoxale de cette œuvre, à la fois baroque et boutonnée, naturelle et fardée, noble et roturière, sauvage et réglée, cruelle et généreuse, si ce n’est par cette hypothèse : cette écriture ne serait-elle pas tout simplement en train de construire la langue classique de notre temps ?

Avec la participation de Aurélie Adler et Bruno Blanckeman, membres du CERACC.


Marc Dambre (dir.)
Mémoires occupées. Fictions françaises et Seconde Guerre mondiale
Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2013.

Soixante-dix ans après la fin des hostilités, les tragédies et les questions liées à la Seconde Guerre mondiale continuent d’occuper les esprits et la culture, la création et le commentaire. Certaines de ces productions contestent des vérités admises, et jusqu’à la possibilité d’un accord. Des spécialistes d’origine et d’institutions très diverses sont réunis ici pour étudier un corpus qui va de l'après-guerre à nos jours, de Maurice Bardèche à Armand Gatti, couvrant tous les genres littéraires ainsi que les arts du spectacle. Se sont joints à ces chercheurs l’historien Henry Rousso, les écrivains Laurent Binet, Pascal Bruckner et Yannick Haenel.
Loin de l’unanimité souvent trompeuse, les points de vue peuvent différer, ou diverger radicalement. Trois axes successifs relancent le débat et l’ordonnent : les hantises et recompositions imposées par le traumatisme, les écritures de l’Histoire aux prises avec la fiction, les implications et engagements suscités par l’événement.


Bruno Blanckeman & Barbara Havercroft (dir.)
Narrations d’un nouveau siècle : romans et récits français (2001-2010)
Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2013.

En août 2011 s’est tenue à Cerisy-la-Salle une décade « Narrations d’un nouveau siècle : romans et récits français, 2001-2010 » dont ce livre constitue les actes. À quoi ressemble une littérature qui accorde la part belle au roman mais sans exclusive générique, dans la concurrence de récits empruntant à tous les genres et de multiples arts ? Une littérature française parce qu’écrite en langue française, mais travaillée de l’intérieur et renvoyée à sa propre étrangeté par les évolutions de cette langue et les porosités multiculturelles que suscitent aujourd’hui des échanges mondialisés ?
L’ouvrage rassemble les points de vue d’universitaires européens, canadiens et américains. Il se veut un observatoire critique des évolutions en cours de la littérature et un laboratoire théorique ouvert à différentes approches permettant d’en mesurer les enjeux en temps réel.

[Lire le compte rendu de Claire Colin pour le site Fabula]

[Lire le compte rendu de Mathieu Messager pour la revue Europe]


2012


Marc Dambre (dir.)
Cahier de L'Herne N°99 : Roger Nimier
Paris, Edition de L'Herne, 2012.

Cinquante ans après, si déconcertant qu’ait été ce destin, le public et la critique n’en ont pas fini avec Roger Nimier. L’attestent son oeuvre au format de poche et plusieurs essais récents. Aucun livre, pourtant, ne met pleinement sous les yeux cette expérience singulière, vécue entre les années 1940 et 1960. Ce Cahier veut combler ce manque. Il ambitionne ainsi de tenir le rôle de passeur auprès du lecteur actuel.
En 1948, Roger Nimier s’impose à l’âge de vingt-trois ans avec son premier roman, Les Épées. S’attaquant sans tarder à l’ordre intellectuel et moral instauré après la Libération, il se livre à des provocations qui lui valent bientôt des ennemis et une réputation de factieux. Mauriac, Julien Green et Marcel Aymé n’en désignent pas moins Le Hussard bleu en 1950 pour le Goncourt, avant que la revue de Jean-Paul Sartre fasse de ce roman l’emblème d’un groupe littéraire. Cinq autres titres ont déjà paru quand le hussard annonce en 1953 qu’il abandonne le roman pour longtemps. Rupture de ce silence, D’Artagnan amoureux présage à l’automne 1962 un retour, quand survient l’accident mortel.
Lancée à la face d’une époque jugée décevante, l’exigence de style qui caractérise Roger Nimier s’est exercée dès le début à la fois dans le roman, la chronique et la critique. Mais elle a aussi conduit l’écrivain à jouer un personnage. Ce Cahier en esquisse donc la mise en scène, avant de s’attacher successivement aux trois volets de l’oeuvre. Entretien, journal poème, correspondances et autres formes, un matériau varié tente de rendre cette multiplicité à travers le temps.


Bruno Blanckeman & Marc Dambre (dir.)
Romanciers minimalistes (1979-2003)
Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2012.

Dans les deux dernières décennies du XXe siècle, minimalisme désigne une partie de la création littéraire et, pour le roman, une production généralement liée aux Éditions de Minuit. La notion, qui dérive des champs de l’architecture et des arts plastiques, est ici resituée dans la perspective de l’histoire littéraire. Les années 1980 sont traversées par une tension esthétique féconde, entre réévaluation du romanesque et permanence d’une distanciation critique, héritage du Nouveau roman et sortie de l’ère du soupçon. Issus d’un colloque international organisé à Cerisy la Salle, les articles de cet ouvrage mettent en relief l’invention d’un art subtil du roman : marqué par le souci du moindre effet, il est doté d’une capacité de résonance extrême. Ces analyses interrogent aussi les pièges et les impasses de la notion, liés à l’hétérogénéité des pratiques qu’elle désigne autant qu’à sa définition problématique. En contre champ : un texte de Philippe Claudel et un entretien avec Patrick Deville.

[Lire le compte rendu de Jean-François Duclos pour le site Fabula]


Aurélie Adler
Éclats des vies muettes. Figures du minuscule et du marginal dans les récits de vie d’Annie Ernaux, Pierre Michon, Pierre Bergounioux et François Bon
Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2012.

Les récits de vie d’Annie Ernaux, Pierre Michon, Pierre Bergounioux et François Bon témoignent des figures oubliées de l’arbre généalogique et des laissés pour compte de la société contemporaine. En écho aux mutations épistémologiques des sciences humaines dans les années 1960-1970, ces quatre auteurs entendent écrire l’Histoire non plus du point de vue des hommes illustres, mais du point de vue des anonymes. La mise en récit des sans-voix participe d’un renouvellement des paradigmes de la narration dans les dernières décennies du XXe siècle. Les figures sans histoire semblent en effet induire des processus de réduction et de marginalisation du genre romanesque. La trame des vies muettes se déroule sur le mode de l’éclat, bribes de la mémoire ou jaillissement incisif d’un réel à vif. La ténuité des archives, le maintien d’un soupçon éthique et poétique quant à la reconfiguration narrative de ces vies réelles conduisent l’écrivain à délaisser les formes périmées du roman réaliste. Ils le poussent aussi à questionner l’écart social et culturel avec ces demi-autres, mués en autant de miroirs de soi en éclats. Travaillées d’hypothèses personnelles, analytiques ou fantasmatiques, ces narrations au genre hybride font apparaître une figure d’auteur problématique, latérale et brisée, nourrie d’une incertitude épistémique majeure. Ces identités narratives diffractées – personnages et auteurs – interrogent en retour l’histoire de la littérature, sa place et sa puissance de résistance dans la société d’aujourd’hui.

[Lire le compte rendu de Mathieu Messager pour le site Fabula]


Sabrinelle Bedrane, Françoise Revaz & Michel Viegnes (dir.)
Le récit minimal. Du minime au minimalisme. Littérature, arts, médias
Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2012.

Ce volume interroge la notion de « récit minimal », aussi bien dans ses limites qualitatives que quantitatives. Qu’est ce qu’un récit a minima ? Peut-on déterminer un contenu minimal de la narrativité : au moins une action, un événement ? Quel statut donner aux récits à l’événementialité incomplète, aux récits où « il ne se passe rien », aux récits où les actions apparaissent sans intentionalité ? Est-il possible de représenter le non-événement ? Quelles différences entre récit minimal, récit minimaliste et écriture blanche ?
L’originalité de ce recueil d’essais réside dans son ouverture à plusieurs supports narratifs : aux études narratologiques et littéraires, sur des auteurs tels que Régnier, Ramuz, Larbaud, Quignard, Michon, Macé ou Chevillard, s’ajoutent des analyses sur la présence du récit minimal dans la poésie et le théâtre, ainsi que dans la bande dessinée, le cinéma, les récits de presse et la publicité.


2011


Bruno Blanckeman
Le roman depuis la révolution française
Paris, PUF, coll."Licence", 2011.

Quelles sont les principales évolutions du roman, en France, de la fin du XVIIIe siècle à la première décennie du XXIe siècle ? Quels écrivains et quels ouvrages ont contribué à faire du roman un genre majeur toujours vivant ? Quelles relations successives le roman entretient-il avec l'histoire, les idées, les mentalités, les valeurs de son temps ? Cet ouvrage étudie les différents modèles esthétiques par lesquels le roman affirme sa puissance culturelle et qui s'emboîtent les uns dans les autres au gré d'une histoire tumultueuse. Il s'appuie sur des panoramas littéraires et l'étude des oeuvres qui ont marqué les temps forts de cette histoire.


Marie-Odile André, Marc Dambre & Michel P.Schmitt (dir.)
La France des écrivains. Éclats d'un mythe (1945-2005)
Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2011.

Des lendemains de la Seconde Guerre mondiale à nos jours, « La France » a été pour nombre d'écrivains un enjeu passionnel, cristallisant amour et haine, culte et indifférence, violence et nostalgie. Comment la littérature s'est-elle fait l'écho des interrogations souterraines, critiques ou angoissées, qui ont travaillé le pays sur la possible dissolution de son ethos ? Et comment les écrivains se sont-ils confrontés à un mythe de la France hérité du XIXesiècle que les orages de l'Histoire ont parfois mis à mal jusqu'à l'éclatement ?
Ce volume essaie de représenter la richesse des émotions, croyances et mémoires que le mythe a engendrées. Parcourant le demi-siècle dans sa diversité tant politique qu'esthétique (genres, formes, tonalités), il propose de confronter les regards d'écrivains de langue française, venus d'horizons géographiques, idéologiques et culturels fortement contrastés.

[Lire le compte rendu d'Anne Sennhauser pour la Revue 20/50, n°53, juin 2012]

[Lire le compte rendu de Perrine Coudurier pour le site Fabula]


Wolfgang Asholt & Marc Dambre (dir.)
Un retour des normes romanesques dans la littérature française contemporaine
Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2011.

Le roman français connaît depuis trente ans un essor considérable démentant les rumeurs de disparition ou dedéclin. Ce « retour » du roman tient compte des leçons de « l'ère du soupçon», mais aborde de nouveau la subjectivité, l'histoire et la condition humaine.
Il manifeste ainsi un savoir de la vie que possède en propre la littérature ; mais les formes que prend ce savoirnous renvoient à la possible réapparition de la tradition.Ce « retour au récit » ferait-il donc retrouver les normestraditionnelles?Ouétablit-il des normes nouvelles ?Assistons-nous, en trois décennies, à l'émergence d'un « canon » ? Comment ce roman réagit-il à une omniprésence du visuel et du virtuel ? C'est à cet ensemble d'interrogations que ce volume essaiede répondre par le croisement de regards européens.

[Lire le compte rendu d'Aurélie Adler pour la Revue d'Histoire Littéraire de la France]


2010


Marc Dambre & Richard J. Golsan (dir.)
L'Exception et la France contemporaine. Histoire, imaginaire et littérature
Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2010.

La France est souvent représentée comme « le pays de la littérature ». C'est pourquoi, si le volume retient du cliché « l'exception française »la notion culturelle, il privilégie l'exception dans les formes littéraires. La perspective générale du volume fait apparaître les deux dominantes. Une première partie, « Histoire, imaginaire », développe la relation entre histoire et société, exception nationale et culture. La seconde, « Littérature », s'attache aux oeuvres modernes et contemporaines qui, jouant de la référence, nationale ou non, résistent à la règle et parfois la refondent. Aux points de vue de vingt chercheurs littéraires, de part et d'autre de l'Atlantique, répondent ceux de l'historien (Henry Rousso), de l'essayiste (Pascal Bruckner), du critique (Pierre Assouline) et du romancier (Philippe Vilain).



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